Par la proportion de la population qu’il emploie et le potentiel non développé qu’il détient, le secteur rural est un secteur clé pour le développement de la Guinée, mais surtout dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

En effet, à l’instar des autres pays africains, la majorité de la population de Guinée pratique une activité rurale (80%) et elle représente 63% de la population pauvre.

Dans le secteur agricole, le pourcentage des femmes qui travaillent est supérieur à celui des hommes : 78,2% contre 49,3 %.
La Guinée possède un potentiel en terres arables évalué à 6,2 millions d’hectares dont 25% sont exploités et moins de 10% cultivés annuellement. Les pluies sont abondantes et varient entre 1100mm et 4000mm ; les ressources en eau de surface et souterraine sont importantes ; sur 364.000ha de terres irrigables, seuls 30.200ha sont partiellement aménagés.
Le pays dispose de quatre grandes régions agro écologiques :

    • La Basse Guinée ou Guinée maritime dont les sols sont le plus souvent argileux et assez fertiles (sols de mangrove, localement salés) dans les parties basses de la région ; dans les zones de piémont, la fertilité est plutôt réduite. Le potentiel hydro-agricole s’élève à 80.000 ha de bas-fonds (36 % du potentiel national) et 45 000 ha de plaines (28 % du potentiel national). La Basse Guinée est une région à grandes potentialités agricoles. Sa contribution dans la production agricole nationale de plusieurs produits est très importante comme : l’ananas, la banane douce, l’arachide, la mangue, le riz, l’anacarde.
    • La Moyenne Guinée dispose de 14 % du potentiel national en bas-fonds et de 18 % en plaines. Les activités agricoles se concentrent sur l’élevage dans les piémonts, et sur les productions végétales dans les bas-fonds. La contribution de la Moyenne Guinée dans la production nationale est particulièrement importante pour certains produits comme la pomme de terre, l’oignon, le maïs et le fonio. L’élevage constitue une activité cruciale dans la région et occupe plus de 70% de sa population rurale.
    • La Haute Guinée : les sols sont riches, en général, et la région dispose d’un important potentiel en eaux de surface et souterraine. La région a une vocation essentiellement agricole. Sa contribution dans la production nationale de plusieurs espèces vivrières et de rente est très importante, (coton, igname, manioc, fonio, arachide, maïs,). Son cheptel bovin représente 34 % du cheptel national, celui des ovins, 25 % et celui des caprins 17 %.

La Guinée Forestière : les sols sont en général ferralitiques, acides et peu fertiles. Cependant, des sols bruns jouissant de très bonnes caractéristiques agronomiques se rencontrent sur les sommets des collines. La Guinée Forestière est essentiellement une région à vocation agricole. La quasi-totalité du café et l’essentiel de la production du cola et de l’huile de palme du pays y sont produits. Sa contribution dans la production nationale des autres produits agricoles porte essentiellement sur : le riz, le manioc, la banane plantain, l’élevage porcin avec 91 % de l’effectif national, y est important.

L’agriculture guinéenne est du type extensif et traditionnel, utilisant très peu d’intrants agricoles et dont la production est dominée par les cultures vivrières : céréales et tubercules principalement. Les exploitations de type familial occupent 60% de la population et représentent 95% des terres cultivées. C’est essentiellement une culture de subsistance destinée à la satisfaction des besoins alimentaires de la famille.

Les cultures de rente sont représentées par le coton, le café, l’hévéa, les fruits et les légumes. L’élevage tient un rôle essentiel avec plus de 4,9 millions de bovins, 1,6 millions d’ovins, 1,9 millions de caprins, et plus de 95.000 porcins et 21 millions de volaille estimés en 2010.